Ce deuxième volet vise à permettre aux étudiants de développer et de mettre en perspective leurs expériences de terrain, en faisant des stages et des mémoires des opportunités pour s’emparer de problématiques de terrain dans une démarche expérimentale evidence-based.
Les ateliers mémoires sont encadrés par une enseignant-chercheur, un formateur de l’INSPE et un personnel de l’éducation nationale (enseignant, conseiller pédagogique).

Voici ci-dessous les ateliers mémoires qui ont commencé à la rentrée 2024. 60 étudiants sont donc encadrés dans ce cadre là.

Co-encadrants

Résumé

Niveau scolaire

Nombre d'étudiants

Marie-Caroline Croset, maîtresse de conférences
Hélène Stoffel, Temps partagé
Anne Burke, professeur des écoles

Des recherches antérieures ont mis en évidence l’importance de mener des interventions précoces
en mathématiques pour prévenir les difficultés scolaires ultérieures et réduire les inégalités sociales
(Darnon & Fayol, 2021; Nelson & McMaster, 2019; Raudenbush et al., 2020). Parmi les
compétences mathématiques, la résolution de problèmes arithmétiques (Vergnaud, 1991) est un
domaine dans lequel les enfants échouent particulièrement à l’entrée en CP : en 2023, 32,8% des
élèves de CP étaient jugés « à besoin » ou « fragiles » sur cette compétence contre, par exemple,
15,3% sur la compétence de dénombrement1. Pour aider ces élèves, il semble pertinent de leur
offrir des représentations tangibles des nombres sur lesquels ils peuvent manipuler et opérer. Les
doigts, en tant que support disponible et analogique, apparaissent comme un bon candidat pour
aider les élèves à représenter les nombres dans les énoncés de problèmes et à effectuer des calculs
(Guedin et al., 2018). Une étude récente a d’ailleurs montré l’efficacité d’un enseignement explicite des stratégies d’utilisation des doigts pour résoudre des problèmes d’ajout et de retrait en école
maternelle (Croset et al., 2024).
Dans la continuité de ces travaux, cet atelier mémoire propose de sensibiliser les étudiants à
l’importance de l’enseignement de la résolution de problèmes en maternelle. Il s’agira de conduire
une étude expérimentale en classe de MS permettant de tester l’efficacité de l’apprentissage de
résolution de problèmes en utilisant les doigts. Les étudiants inscrits dans cet atelier travailleront
ensemble autour de l’élaboration du protocole expérimental et sa réalisation. Les données
recueillies seront mutualisées permettant ainsi de produire des connaissances scientifiques
robustes et de mieux cerner l’effet des pratiques enseignantes. Dans le cas où un grand nombre
d’étudiants s’inscriraient, un deuxième dispositif pourrait être mis en place : la conception d’ateliers
différenciés pour les élèves en difficulté.

Maternelle

6

Emmanuel Beffara, maître de conférences
Marie Busser, Formatrice INSPE
Marjorie Baron, professeur des écoles

Les activités de manipulation peuvent favoriser l’engagement des élèves et permettre d’accéder à des représentations concrètes de notions mathématiques à enseigner. Cependant, elles ne peuvent mener à des apprentissages que si elles sont conçues et menées en ayant conscience du phénomène de transposition qui s’y opère, afin de préserver le lien entre l’activité et l’objectif d’apprentissage. Dans les ressources proposées aux enseignants, ce lien n’est pas toujours explicité, pourtant l’enseignant doit le prendre en compte pour construire ses séquences et les faire vivre : lorsqu’une activité de manipulation est mise en place, comment réguler la manipulation pour amener les élèves à être actifs cognitivement et à porter leur attention sur les objectifs visés, comment construire une institutionnalisation pertinente, etc.
Dans cet atelier, nous réfléchirons à la notion de manipulation et de matérialité en lien avec des concepts mathématiques. La question sera donc de penser des leviers et des gestes professionnels qui aident à rendre pertinente l’utilisation de la manipulation en classe pour avoir un impact réel sur les apprentissages des élèves. La question de recherche reste ouverte car il s’agira d’étudier la manipulation mais reliée à un thème mathématique du choix des étudiants, à affiner et préciser en lien avec leur lieu de stage.
Plusieurs types d’expérimentation seront possibles :
· Observation et étude d’une situation de manipulation en regard de la notion mathématique à construire
· Conception d’une séquence d’apprentissage tenant compte de la transposition didactique et observation de l’impact
sur l’apprentissage
· Observation de pratiques enseignantes (de collègues) sur des temps de manipulation

Primaire

8

Marie-Caroline Croset, maîtresse de conférences
Ludovic Bodin, Formateur INSPE
Géraldine Mastrot, Professeure des Ecoles

L’enseignement et l’apprentissage des fractions sont des défis majeurs à l’échelle mondiale. Bien que les fractions soient un élément fondamental des mathématiques, elles demeurent souvent mal comprises. Les difficultés d’apprentissage persistent bien au-delà de l’école primaire et ce, indépendamment du pays (Vamvakoussi & Vosniadou, 2010; Van Hoof et al., 2013). A titre d’exemple, seulement 6% des élèves français (11 ans) savent placer sur un axe gradué la fraction 3/6 (CSEN, 2023) et seulement 50% des élèves américains de 8e année (13 ans) ordonnent correctement trois fractions (NCTM, 2007). Une des raisons de ces difficultés réside dans le fait que les fractions, en tant que représentant d’un nombre rationnel, marquent une rupture avec les entiers : de nombreuses propriétés sont vraies pour les nombres entiers et ne le sont pas pour les nombres rationnels (Ni & Zhou, 2005). Par exemple, dans l’ensemble des rationnels, la notion de successeur n’a plus de sens, la multiplication ne conduit pas toujours à une réponse plus grande que l’opérande ou encore il existe une infinité de rationnels entre deux nombres donnés. Les fractions sont aussi des écritures complexes qui nécessitent une compréhension des relations qu’entretiennent le numérateur et le dénominateur : pour que 𝑎/𝑏 soit égal à 𝑐/𝑑, le nombre a doit être à b ce que le nombre c est à d.
Pour répondre à ces difficultés, il est crucial que les enseignants disposent d’un outil d’évaluation précis, capable de cibler les lacunes et les acquis des élèves du concept de fractions. Or, à notre connaissance, il n’existe aucun outil validé scientifiquement répondant spécifiquement aux besoins des enseignants français. Dans ce contexte, le présent atelier propose de sensibiliser les étudiants aux résultats de recherche portant sur le concept de fractions et d’évaluer les connaissances des élèves de cycle 3 sur ce concept. Pour cela, ils pourront prendre appui sur un test élaboré par des étudiants de la promotion précédente. Le test a été conçu en utilisant un modèle praxéologique basé sur les travaux de Bosch et Chevallard (1999) et Zarpas (2020), intégrant les différents aspects théoriques et pratiques du concept de fraction en sens de Behr et ses collègues (1985). Les étudiants seront chargés de concevoir une grille critériée pour analyser le test existant et différentes ressources puis de recueillir des données auprès d’élèves de cycle 3 afin de valider la pertinence des tâches proposées. L’analyse des données donnera lieu à un travail personnel afin de faire ressortir un état des connaissances des élèves sur le concept de fractions. Ce projet permettra de combiner des concepts de la didactique des mathématiques avec une application pratique en milieu scolaire.

Primaire

6

Claire Wajeman, maître de conférences
Evelyne Chevigny, formatrice INSPE
Hervé Renaux, enseignant

Cette proposition se situe dans la continuité du travail que nous menons au sein des UE RECH701 et MEM801 dans le cadre de l’action Pégase de transformation d’UE, pour le parcours MEEF SPC. Ce travail porte sur l’enseignement expérimental, soit de manière spécifique, soit pour illustrer les propos.
Plusieurs difficultés ont été pointées à la fois dans la formation générale (disciplinaire et didactique) des étudiants et relativement à ces transformations d’UE. Les étudiants sont en difficulté sur l’enseignement expérimental, alors que c’est une composante majeure des programmes de physique-chimie en collège et en lycée et objet d’une épreuve spécifique au Capes. Face à ce constat, les formateurs ont décidé d’orienter l’ensemble des 8 étudiants de M1 MEEF SD Parcours SPC vers des mémoires portant sur l’enseignement expérimental. Nous avons constaté également que nombre des connaissances apportées dans les transformations d’UE citées interviennent tôt pour faire sens pour ces étudiants, parce qu’il leur est difficile à ce stade de leur formation (début et milieu de M1) de se projeter dans une mise en pratique. Nous souhaitons par conséquent prolonger ce travail avec les étudiants sur le long terme.
L’atelier mémoire permettra aux étudiants de travailler collectivement sur la thématique de l’enseignement expérimental, d’explorer plusieurs directions concernant les enseignements en collège et lycée, de partager leur expérience, de construire et discuter avec leurs collègues et le trinôme, enseignant de terrain, formatrice et chercheure.
Les travaux pratiques sont spécifiques aux sciences expérimentales et offrent un contrat didactique dans lequel les élèves manipulent, travaillent en semi-autonomie et de manière collaborative. Les élèves peuvent y faire l’expérience d’une démarche scientifique, mobiliser des connaissances théoriques, expérimenter, résoudre des problèmes, modéliser des données, analyser des résultats …
Cela demande toutefois des compétences pour former l’esprit scientifique des élèves et les engager dans une posture active, pour concevoir un accompagnement individualisé des élèves, pour accéder à une méta-réflexion sur sa pratique  d’enseignement.
       1 – Il faut en premier lieu connaître et maîtriser, au-delà des connaissances disciplinaires, les démarches scientifiques, qui souvent, il faut le souligner, ne sont pas enseignées dans le supérieur. Cependant, la pratique de démarches scientifiques peut (et doit) faire partie du travail de l’enseignant.e, notamment lorsqu’il/elle construit une activité expérimentale pour ses élèves. Il faut pour cela que l’enseignant.e en prenne conscience et s’approprie cette dimension essentielle des sciences expérimentales, ce qui lui permettra ensuite de la transposer et de la transmettre à des élèves.
       2 – Il faut donc savoir transposer les savoirs à enseigner et analyser les enjeux didactiques d’une activité destinée à des élèves.
       3 – Relativement aux besoins des élèves dans une progression pédagogique, il faut aménager l’activité afin de confronter les élèves aux savoirs, savoirs faire et savoir être visés, afin de les accompagner de manière à atteindre les objectifs qu’on s’est fixés pour cette activité.
       4 – Il faut enfin évaluer et analyser l’impact de l’activité sur les apprentissages (et autres objectifs éventuels) et faire évoluer son enseignement en fonction des résultats obtenus relativement aux objectifs et aux besoins des élèves.
Ces éléments ont été abordés dans les UE transformées. L’atelier mémoire permettra mise en pratique et discussion.
Le trinôme, formé d’enseignants et formateurs expérimentés et d’une chercheure de l’équipe METAH du LIG, qui met les pratiques expérimentales au coeur de ses recherches, possède des compétences complémentaires favorables à la dynamique de l’atelier.

Collège – Lycée

8

Françoise Boch, maîtresse de conférences
Anne Vadcar, ATER, formatrice INSPE
Alexandre Thevenet, professeur des écoles

 

L’atelier mémoire proposé sur l’année 2023-2024 était intitulé « Fonder les apprentissages sur l’engagement des élèves de REP en littéracie » et les mémoires se sont attachés à mettre en évidence l’effet d’un projet collaboratif autour de la bibliothèque municipale pour engager les élèves en lecture et écriture notamment en impliquant les parents pour la fréquentation avec leurs enfants de l’offre culturelle du quartier. Pour cette nouvelle année, Cathy Frier nous quitte et Françoise Boch souhaite prendre la suite. Ses travaux sont également ancrés dans la notion d’engagement (voir article 2021). L’évolution de l’atelier permet donc de poursuivre la montée en compétences d’Alexandre Thévenet qui se sent aujourd’hui moins novice (selon ses mots) et d’accueillir Françoise Boch dans ce dispositif collaboratif et formateur de Pégase. Par ailleurs, les travaux qu’elle apporte alimentent les questions qui restent à approfondir pour les étudiants à propos de la littéracie et de sa prise en compte dans les pratiques de classe.
En effet, l’enseignement efficace du lire-écrire est fondé sur les pratiques enseignantes mais aussi sur l’engagement des élèves (Guthrie, 2004). En lecture, cet engagement a été un sujet de recherche fort durant plusieurs années notamment outre atlantique. Les travaux de Guthrie (2012), en particulier, arrivent même à la conclusion que l’engagement en lecture est un facteur de réussite scolaire plus fort que l’environnement familial et culturel. On peut donc estimer qu’il s’agit d’un levier potentiel contre les inégalités scolaires particulièrement exacerbées en zone d’éducation prioritaire.
La proposition de cette année pour l’atelier mémoire se concentre sur la question des dispositifs scolaires (Crinon & Viriot-Goeldel, 2021). Ainsi, la prise en compte des différentes dimensions de l’engagement doit être au cœur des dispositifs mis en place (Guthrie & Wigfried, 2000, Boucher et Turcotte, 2014) : dimension sociale (lire avec les autres, partager ses lectures, avoir accès aux écrits) ; dimension cognitive (développer des compétences de lecteurs pour utiliser les caractéristiques de l’écrit afin de construire la sens des textes) ; dimension affective (construire un projet de lecteur, des goûts et une relation positive avec l’écrit).
L’évaluation des dispositifs mis en place pourra s’appuyer sur l’outil de mesure de l’engagement en cours de développement avec le soutien de Pégase (projet Rhizome).
Ce sujet est approprié pour tous les cycles de l’école primaire et un objectif secondaire est de contribuer à mettre en place un engagement systémique des différents acteurs au service de l’engagement des élèves en littéracie (Boch, Frier & Rinck, 2021).

Primaire

6

Coralie Payre-Ficout, maîtresse de conférences
Stéphanie Watchel, Formatrice INSPE
Nicolas Picod, conseiller pédagogique

L’éveil à la diversité linguistique et culturelle est entré dans les programmes de maternelle en 2015 et sa place s’est vue renforcée en 2021. Cette démarche permet aux élèves de réfléchir à leur propre langue maternelle tout en s’ouvrant à d’autres langues, en s’appuyant sur une comparaison très progressive entre la langue maternelle (qui n’est pas toujours la langue de scolarisation de l’élève) et d’autres langues. Divers travaux de recherche ont mis en évidence l’intérêt que représente une approche comparée du fonctionnement des langues (Hawkins, 1984, Dabène, 1992, Candelier, 2003). L’enjeu d’une telle approche est une meilleure maîtrise des langues et du langage, grâce, notamment, au développement de compétences métalinguistiques, indispensables tant pour l’accès à l’écrit que pour l’apprentissage d’une première langue, puis d’autres langues étrangères, etc. (Kervran, 2008 ; De Pietro 2004). Les recherches ont également montré que de telles activités permettent de développer chez les élèves des représentations positives quant à la diversité et l’altérité et accroitre leur motivation pour l’apprentissage des langues (Dompmartin, 2003). Les étudiants seront amenés à mettre en œuvre des séances plurilingues dans les domaines de la phonologie, du lexique, de la syntaxe ou encore des mathématiques. Ces séances co-construites avec des chercheurs et des enseignants seront ensuite évaluées selon un protocole précis élaboré conjointement avec les membres du projet.

Maternelle

4