Pouvez-vous vous présenter ?
Je suis maîtresse de conférences HDR en Sciences de l’Éducation et de la Formation et je dirige le Laboratoire de Recherche sur les Apprentissages en Contexte (LaRAC) à l’Université Grenoble Alpes. Je suis par ailleurs membre du Conseil Scientifique de l’Éducation Nationale. Mes travaux de recherche portent sur les processus impliqués dans la lecture et la compréhension des textes chez l’enfant et l’adolescent, ainsi que sur les facteurs sous-jacents à l’acquisition, ou aux difficultés, de ces compétences. Je m’intéresse également au développement d’outils destinés à l’enseignement et/ou à la remédiation des troubles de la lecture et/ou de la compréhension.
Quel rôle jouez-vous dans Pégase ?
Au sein du projet Pégase, je suis co-responsable de l’action 4 intitulée « Co-élaborer des pratiques enseignantes et évaluer leur efficacité à long terme ». Cette action vise à évaluer l’impact de la mise en œuvre à grande échelle de dispositifs pédagogiques fondés sur la recherche. Ces dispositifs ont d’abord fait l’objet d’un travail collaboratif de co-construction avec les équipes de terrain et de tests à petite échelle. Ils font actuellement l’objet d’une formation continue progressive des enseignants et des conseillers pédagogiques (CPC) sur plusieurs années (3 ans à l’échelle d’un enseignant), afin de favoriser une appropriation optimale des pratiques et de renforcer la collaboration entre chercheurs et enseignants dans une logique d’amélioration continue des dispositifs proposés. Enfin, l’impact de ces dispositifs sera évalué dans le cadre d’un suivi longitudinal de cohortes d’élèves à grande échelle impliquant environ 300 classes de l’académie de Grenoble allant du cycle 1 au cycle 3. Ce protocole de nature quasi-expérimentale permettra de mesurer les progrès des élèves ainsi que la réduction des écarts entre eux dans les compétences ciblées, en lien avec le degré d’implantation effective des dispositifs dans les classes.
Dans le cadre de cette action, je suis plus particulièrement impliquée dans le suivi de la cohorte des élèves des cycles 1 et 2. Je participe activement à la conception et à la formation des enseignants autour des dispositifs pédagogiques centrés sur l’enseignement du langage oral, et plus spécifiquement du vocabulaire et de la compréhension. Ces dispositifs visent également la mise en œuvre d’une approche de différenciation pédagogique fondé sur le « modèle de réponse à l’intervention » (RàI) au sein des classes.
Pourquoi avez-vous souhaité vous impliquer dans Pégase ? Qu’est ce qui vous intéresse plus particulièrement ?
Je me suis engagée dans le projet Pégase car mes travaux de recherche ont depuis toujours une visée applicative, notamment à travers le développement d’outils destinés à l’enseignement de la compréhension et l’évaluation de leur efficacité, principalement au regard des progrès réalisés par les élèves. Toutefois, ces dernières années, l’émergence des sciences de l’implémentation a mis en lumière qu’il ne suffit pas de concevoir et de diffuser des outils efficaces pour qu’ils produisent des effets tangibles lorsqu’ils sont mis en œuvre à grande échelle. Cette prise de conscience, qui se trouve au cœur des enjeux de Pégase, a particulièrement retenu mon intérêt.
Par ailleurs, j’ai toujours eu un vif attrait pour la recherche collaborative menée en partenariat étroit avec les acteurs de terrain. Pouvoir bénéficier de leurs retours sur les outils et dispositifs proposés et co-construire des pratiques adaptées aux réalités des classes constitue pour moi une richesse essentielle.
C’est donc la philosophie même de Pégase qui explique mon engagement dans ce projet et ma motivation à y poursuivre mon implication !
