Pouvez-vous vous présenter ?
J’ai une formation initiale en anthropologie qui m’a amené à passer du temps au Brésil et qui n’est pas sans rapport avec ma présence actuelle en Guyane où j’exerce le métier de professeur documentaliste. Je suis toutefois largement déchargé de mon temps de service en établissement pour œuvrer au développement des usages du numérique éducatif au sein de la Délégation de Région Académique au Numérique pour l’Education.
Quel rôle jouez-vous dans Pégase ?
J’ai deux missions dans le cadre du projet Pégase. Je suis animateur de l’EducLab de Cayenne que j’ai, dans la phase initiale, largement mis en œuvre sur le plan matériel et technique pour qu’il réponde au cahier des charges des EducLabs. Depuis son inauguration, début 2023, je veille au bon fonctionnement du lieu et suis l’interlocuteur privilégié de tous les intervenants, enseignants, chercheurs, formateurs académiques, inspecteurs, qui gravitent autour du projet Pégase. Projet qui s’incarne, notamment, dans cet espace de travail et d’échanges. Une autre dimension de cette mission d’animateur consiste à impulser une dynamique locale autour du projet Pégase et à favoriser les échanges entre les enseignants de terrain et le pôle Pégase, ce qui est loin d’être évident à l’échelle d’un territoire aussi vaste et singulier que la Guyane. Il est important de mentionner ici que l’EducLab de Cayenne a une particularité unique pour s’adapter au contexte, à savoir qu’il est mobile. Une partie des équipements numériques peut être transbordée sur la pirogue du rectorat, en compagnie des formateurs et des chercheurs, pour remonter les fleuves Oyapock et Maroni et ainsi atteindre les enseignants et leurs élèves dans les communes les moins accessibles de Guyane afin qu’ils puissent également profiter des apports du projet Pégase.
Mon autre mission s’articule à la première, puisque je suis membre du GT5, où je travaille plus particulièrement sur la mise en œuvre des Mercredis de Pégase, dont j’assure par ailleurs la bonne diffusion, tous les mois en hybride synchrone, à l’EducLab de Cayenne.
Pourquoi avez-vous souhaité vous impliquer dans Pégase ? Qu’est ce qui vous intéresse plus particulièrement ?
En tant que professeur documentaliste, je m’intéresse depuis de nombreuses années aux éléments qui permettent de favoriser, au sein d’un lieu d’accueil du public, la qualité des échanges, le partage de connaissances et la transversalité des approches. C’est un travail que je mène déjà dans le cadre du centre de documentation dont j’ai la charge, mais c’est aussi un thème qui traverse ma pratique de formateur académique dans le champ du numérique éducatif, lequel questionne la temporalité, les espaces d’enseignement et plus largement la forme scolaire. C’est donc avec beaucoup d’appétence que je me suis lancé dans le déploiement de l’EducLab qui mobilise des thèmes connexes.
Une autre dimension qui m’intéresse tout particulièrement dans le cadre du projet Pégase est l’ambition de transformer les pratiques enseignantes par une approche fondée sur les données probantes, laquelle permet des allers-retours entre la salle de classe et la recherche universitaire. Dans le domaine du numérique éducatif, qui est le mien, nous sommes souvent confrontés à des postures manichéennes ou la technophobie affronte le technosolutionnisme. Les approches “evidence-based” sont alors précieuses pour sortir des postures et identifier, parmi la diversité des pratiques, les usages pédagogiques du numérique qui ont du sens et qui donnent des résultats probants.