Comme dans tout territoire multilingue, le public scolaire guyanais dispose d’une grande diversité ressources langagières plurilingues. Ces ressources sont en général considérées comme une « difficulté » et appréhendées « en négatif » sous l’angle de la « non-francophonie ». Les élèves sont perçu.e.s comme being limited et non pas comme des « bi/plurilingues émergents » (Garcia, 2009). Par ailleurs, leurs ressources langagières sont envisagées selon un « biais monolingue » (Cenoz & Gorter, 2011) avec d’un côté la notion de « locuteur.rice natif.ve » et de l’autre une supposée unique langue de scolarisation, le français. Il s’agit donc ici de proposer d’opérer un changement de regard sur l’évaluation des productions des élèves en les observant non pas sous l’angle d’un écart vis-à-vis de la langue de scolarisation, mais comme la trace d’une compétence plurilingue qui pourrait être mise au service des apprentissages.
Sophie Alby maitresse de conférences en Structure et Dynamique des Langues, Université de Guyane, INSPE Guyane et SeDyL.