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Séminaire du LaRAC – La construction des inégalités scolaires à l’école maternelle

27 avril 2023 / 13h30 15h00

En présentiel : salle A 101 Bâtiment Michel Dubois, 1251 avenue Centrale, 38400 Saint Martin d’Hères

En distanciel : lien zoom à venir.

Intervenant : Sébastien Goudeau, Maître de conférences en psychologie sociale, Centre de Recherches sur la Cognition et l’Apprentissage (CeRCA, Université de Poitiers, CNRS).

Résumé : Pourquoi les inégalités scolaires liées à l’origine sociale apparaissent-elles si tôt à l’école ? La grande majorité des travaux en psychologie situe la cause de ces inégalités au niveau des caractéristiques individuelles des élèves (e.g., intelligence, motivation) ou de leurs parents (e.g., manque de connaissances sur l’éducation, pratiques peu stimulantes). Toutefois, ces travaux négligent un des aspects déterminants des apprentissages, à savoir leur dépendance aux situations dans lesquelles ils se réalisent. Dans cette présentation, nous présenterons une série d’étude ayant examiné : (1) est-ce que les contextes de regroupement à l’école maternelle offrent les mêmes chances de prise de parole en fonction de l’origine sociale des élèves ? (2) comment les élèves interprètent les différences de prises de parole ? Dans une première étude réalisée à l’aide d’observations vidéo (N = 1236 observations ; 98 enfants), nous avons testé l’hypothèse selon laquelle les contextes de classe ne permettent pas une participation orale égale des enfants. En effet, en raison de normes académiques qui sont en accord à la socialisation des enfants de milieux favorisés mais en décalage avec celles des enfants de milieux populaires, nous avons prédit que ces derniers devraient avoir un niveau de participation orale plus faible que celui des autres élèves. Cette première étude met en évidence que les enfants de milieux populaires sont non seulement moins susceptibles de parler après avoir été interrogés, mais également moins susceptibles de prendre la parole sans avoir été interrogés. Par ailleurs, lorsqu’ils parlent, ils gardent la parole moins longtemps que leurs pairs de milieu plus favorisés. De plus, ces différences s’observent après avoir contrôlé le niveau langagier des élèves, réfutant ainsi une perspective déficitaire. Dans une deuxième étude et une réplication pré-enregistrée, (N = 94, N = 306), nous avons testé l’hypothèse selon laquelle les enfants sont plus susceptibles d’expliquer ces différences de prise de parole comme la conséquence de facteurs internes (e.g., intelligence) plutôt qu’externes (e.g., pratiques éducatives des parents). Étant donné que les élèves de milieux favorisés ont plus d’occasions de prendre la parole, il se pourrait ainsi qu’ils bénéficient ainsi également de perceptions plus positives, ce qui pourrait renforcer leur engagement. Nous terminerons en présentant une étude en cours qui vise à tester l’effet d’une intervention à destination d’enseignants sur la répartition de la parole en classe et les compétences langagières des élèves.

Référence : Goudeau, S. (2020). Comment l’école reproduit-elle les inégalités ? UGA Éditions, Presses universitaires de Grenoble (PUG)

1251 avenue centrale
Saint Martin d'Hères, 38400 France
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