Céline Pobel-Burtin participe aux groupes de travail de l’Action 2 et de l’Action 5 au sein du pôle Pégase.

Elle a effectué une thèse à l’Université Grenoble Alpes. Celle-ci porte sur : « Les constellations, une nouvelle modalité de formation continue des professeurs des écoles français : description et analyse au regard du cadre théorique de l’implémentation et de l’Active Implementation Frameworks ». Il s’agit d’un projet de recherche en Sciences de l’Éducation sous la direction Mme Maryse BIANCO et Mme Marie-Line Bosse.

Céline soutient sa thèse le 18 novembre dans la Salle de conférence A6 Annie Génovèse sur le campus de Saint Martin d’Hères de l’Université Grenoble Alpes.

Résumé de la thèse

Face aux difficultés des élèves français en français et en mathématiques, le ministère de l’Éducation nationale a déployé à partir de 2019-2020 une nouvelle modalité de formation continue des professeurs des écoles dite « en constellation ». Inscrite dans deux nouveaux plans de formation (Plan français et Plan mathématiques), elle diffère, notamment dans son format, des animations pédagogiques (modalité de formation classiquement proposée aux enseignants du premier degré en poste). Mise en place à l’échelle nationale, sans pour autant faire disparaitre les animations pédagogiques, la formation en constellation vise à améliorer l’efficacité de l’enseignement et des apprentissages en français et en mathématiques, tout en proposant une modalité de formation répondant mieux aux besoins des enseignants. Au regard de ces caractéristiques, l’objectif principal de cette thèse est de décrire et d’analyser les constellations à travers le prisme du cadre théorique de l’implémentation et en particulier de l’Active Implémentation Frameworks. Ce dernier met en effet en lumière les facteurs soutenant l’adoption de pratiques efficaces à large échelle, notamment dans le domaine solaire. Dans ce travail, nous nous centrons sur certains élément-clés rassemblés dans ce cadre, mais aussi sur les effets perçus de la formation en constellation par les enseignants et les formateurs (perceptions que nous comparons) ainsi que sur la manière dont l’adoption pérenne de pratiques efficaces est envisagée. Par ailleurs, la formation continue traditionnelle en animation pédagogique étant insatisfaisante et les mathématiques étant une discipline particulière, générant de l’anxiété, tant pour les enseignants que pour les élèves, l’objectif secondaire de notre travail est de comparer les animations pédagogiques avec la formation en constellation, mais aussi les constellations français et mathématiques. Nous faisons l’hypothèse que la comparaison sera en faveur des constellations et qu’il pourrait y avoir des différences entre constellations français et constellations mathématiques. Pour atteindre ces objectifs, nous avons recueilli des données à travers un questionnaire diffusé aux professeurs des écoles et aux formateurs en charge des constellations dans l’académie de Grenoble en 2022, ainsi qu’une enquête de terrain durant l’année scolaire 2021-2022. Concernant le premier objectif, les résultats montrent que si certains éléments-clés pour implémenter des nouvelles pratiques sont présents, d’autres, pourtant cruciaux, font défaut et que peu d’effets sur les apprentissages des élèves, notamment ceux en difficulté, sont perçus. Par ailleurs, les formateurs perçoivent plus positivement que les enseignants les effets de cette formation. Concernant le second objectif, nous avons observé des différences significatives entre constellation et animation pédagogique, toujours en faveur du premier. Toutefois, aucune différence n’est observée concernant l’amélioration des capacités des enseignants à répondre aux difficultés des élèves et l’amélioration des compétences élèves, notamment en difficulté. Nous avons également observé des différences mineures entre constellations en mathématiques et en français. Des perspectives de recherche sont proposées, ainsi que des implications concrètes concernant la formation des enseignants et de formateurs, mais aussi les politiques et les chercheurs.