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La conférence va questionner le rôle que jouent les interactions verbales en contexte scolaire dans la construction des apprentissages formels et informels. Les compétences communicatives sont fondamentalement des compétences interactionnelles. Les échanges auxquels participent l’ensemble des acteurs – enseignants, élèves, personnel éducatif – s’inscrivent dans un « réseau d’influences mutuelles » (Kerbrat-Orecchioni, 1990, I, 17) qui conditionnent la vie d’une classe, d’un établissement et le fonctionnement des partenariats souhaités. Différents types d’interactions sont donc à prendre en compte, également porteuses d’apprentissages partagés qui concernent aussi bien la relation entre les individus, les formes et les codes dans lesquels s’installe et se déploie cette relation, que les contenus. Qu’elles soient à visée sociale, socioscolaire, didactique, sociodidactique, ces configurations d’interactions invitent à identifier les fonctions du langage et leur enchâssement, caractéristiques du travail verbal de l’enseignant (Yvon et Saussez, 2010, 73).
D’où l’intérêt de les envisager aussi comme un objet d’apprentissage à part entière en formation initiale et continue. Des recherches menées en maternelle (situations de jeu de faire semblant) au CP (pratiques d’écriture et de récriture), aux cycles 3 et 4 (séances de lecture littéraire), montrent que le questionnement didactique sur les contenus d’enseignement et d’apprentissage est indissociable de l’analyse de l’activité interactionnelle. Il s’agit alors d’apprendre à interagir, à comprendre le fonctionnement des interactions et de la pensée interactive (Wanlin et Crahay, 2012), à identifier les gestes professionnels (Saillot et al., 2022) qui assurent « l’efficacité cognitive des conduites langagières » (Nonnon, 2016).

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Yves Soulé : Maître de conférences, laboratoire LIRDEF, Université de Montpellier /FDE.